Après l'annonce le 1er avril et une dernière soirée émotionnelle le 8 avril 2018, Nolife a arrêté sa diffusion. Je ne peux m'empêcher de déterrer ce blog pour mettre par écrit les émotions que je ressens depuis la semaine dernière.

En 2008, avant les réseaux sociaux, avant le succès de YouTube, avant tout ça, je suis tombée en zappant sur Nolife sur ma freebox - et j'ai compris qui j'étais. Tous mes intérêts, toutes mes passions semblablement décousues, incohérentes et bizarroïdes ont d'un seul coup pris sens. Les nouvelles technologies, les jeux vidéo, les mangas, la culture et musique japonaise - s'il y avait une chaîne à la télé qui regroupait tout ça, c'est que je n'étais pas seule. J'ai appris que "geek" était un mot positif et que je pouvais me revendiquer en tant que telle. Je me suis sentie faire partie de quelque chose, enfin.

Je suis le plus reconnaissante à Alex et Seb, pour m'avoir offert leur confiance. Pour avoir cru en mon idée d'émission. Pour m'avoir donné la chance de réaliser cette idée. Dites-vous que quand j'ai envoyé mon pilote à Nolife j'étais à la fac, j'avais aucune expérience, je parlais français avec des fautes et un accent allemand à couper au couteau, j'avais aucun charisme au micro. Tout ce que j'avais, c'était une idée. Et le fait qu'Alex et Seb aient cru en cette idée était l'élément clé qui a tout changé. Ils m'ont donné un créneau, un micro, Alex m'a aidé à choisir le nom de l'émission, m'a appris des techniques de montage et a demandé à Fred et Thomas de travailler mon français pendant que Clément enregistrait patiemment chaque semaine. A côté, j'apprenais à faire des recherches approfondies pour produire un contenu de manière assidue et autonome chaque semaine, à travailler en équipe et à tenir compte des retours des spectateurs pour toujours améliorer mes épisodes.

Les suites directes de mon travail à Nolife ont changé ma vie à un point qui est difficile à imaginer :

• Parce que mon français s'améliorait drastiquement de semaine en semaine, j'ai pu beaucoup mieux m'intégrer en France, mieux réussir mes études et trouver un travail qualifié.
• Parce que j'avais l'expérience à Nolife et un bon niveau de français, j'ai pu être embauchée à Ankama pour réaliser mon rêve de travailler dans le domaine du jeu vidéo.
• Quand j'ai fondé Play, ma petite webradio associative, l'un des animateurs qui y a réalisé une émission régulière, avait appris l'existence du projet sur la page Facebook d'Oscillations qu'il suivait parce qu'il aimait l'émission.
• Cet animateur est aujourd'hui mon mari, et le père de mon fils.

Encore aujourd'hui, j'applique au quotidien les piliers que j'ai intégrés pendant mon temps à Nolife, que ce soit dans ma vie privée ou dans ma vie professionnelle : passion, sérieux, confiance, esprit d'équipe.

Cher Nolife, je ne pourrai jamais assez te remercier. Tu vas me manquer terriblement. Tu seras à jamais dans mon cœur. C'est la fin d'une époque, c'est la fin d'une ère, c'est la fin d'une légende qui rentrera à jamais dans l'histoire. Nolife a eu un impact incroyable sur un nombre incroyable de personnes qui en parleront jusqu'à la fin de leur vie.

Et je suis certaine : le souvenir et la légende de Nolife nous survivront tous.